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« Chaque génération découvre sa mission, elle la trahit ou l'assume »

Frantz Fanon « Les damnés de la terre »

samedi 27 novembre 2010

Au coeur de la crise en Côte d'Ivoire

Depuis quelques années, la Côte d'Ivoire au gré des humeurs de ses hommes politiques, vit au rythme de la hantise d'une guerre civile. Ceux-ci sans formuler explicitement le rôle de chaque groupe, dans cette triste situation que vit le pays. Ils continuent d'entretenir les uns et les autres, dans des diatribes dialectiques, qui n'en finissent pas d'abrutir une population assommée par des prises de positions, de leaders obnubilés par la popularité qui est la leur.

Saurons-nous seulement un jour, la part de chacun, dans la déchéance et la déperdition de l'éléphant ivoire? De part et d'autre que de mépris, de cynisme, d'inconscience dans des joutes électorales qui se voudraient prudentes. Ne pas replonger dans le chaos des dix dernières années, qui ont vu la Côte d'Ivoire sombrer dans une rébellion armée, c’est le mot d’ordre. Comme on le sait, celle-ci a fait de profondes entailles à la belle dame d'Afrique de l'ouest. Que de gâchis, que de temps perdu!

La preuve par l'aveu tarde à venir, le sieur Ado ne se reconnaît pas dans la rébellion, venue de nulle part avilir ce beau pays. Les états majors se reprochent mutuellement d'être responsables de l'effritement vertigineux des valeurs socio-économiques du pays. Pendant que certains demandent un bilan catastrophique du camp présidentiel, ignorant qu'étant aux affaires, ils n'ont guère fait mieux en temps de paix. Aucun de ces opposants propres et honnêtes à la mémoire si prolixe, n'ose dire où sont passées les richesses générées dans la zone CNO, restée sous leur contrôle pendant une décennie, alors que le pays était divisé en deux. Ils n'ont rien fait dans la zone qui est la leur, mais avec acharnement ils dénoncent les errements de la majorité au pouvoir. Le paradoxe de cette parodie puritaine, nécessite qu’il soit fait un audit de la gestion dans la zone CNO. Il faut remarquer que les cadres de la rébellion émargeaient aussi bien au Sud qu’en zone CNO.  Dans ce pays de Côte d'Ivoire, la raison n'est plus de raison. Chacun court pour des intérêts mercantiles, nul ne met en avant l'intérêt supérieur de la nation.
Que veulent les Ivoiriens, pour eux-mêmes et pour leur pays dans l'ensemble ? 

Faut-il réécrire l'histoire ? A l'heure où l'on s'attèle à panser les plaies issues de cette affreuse guère, la rébellion sans père, à laquelle le jeune Soro Guillaume avec courage a donné un visage, commence à prendre la mesure de son égarement. Soit que les lâches se cachent, la vérité a la peau dure, elle finira par se savoir. La mort du Général Guéi, des milliers de personnes tuées inutilement, des villages raillés de la carte, tout cela ne saurait être passé par pertes et profits. Que le pardon habite chaque Ivoirien par ces temps troubles ne bannirait pas les responsabilités des acteurs de cette tragédie. L'heure viendra, nous l'attendrons. Election ou pas, les âmes de nos concitoyens veillent. Elles attendent que justice soit rendue pour reposer en paix. Les élections se feront quoi qu'il arrive, nous voulons une Côte d'Ivoire de paix !

Révérend Pasteur Michel Dézahi

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