Elections présidentielles en Côte d'Ivoire.

Le droit de réponse ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. Monsieur ZGP répond à notre rédaction.

Les rivalités dans les arcanes du pouvoir(Réponse à Pascal, avec ampliations à ... )
Cher Pascal,

C'est avec un énorme plaisir que j'ai lu et relu votre mail, réplique à "Les rivalités dans les arcanes du pouvoir" dont un rectificatif vous a été envoyé les dernières heures.

En effet, l'internet nous a imposé un "village planétaire" dans lequel les "habitants" se parlent sans savoir dans quel quartier habite l'autre. Cela est mieux d'ailleurs.

Ceci étant, cher Pascal, à travers votre conclusion et je vous cite «Nos parents ont vendu les forêts à l'étranger. Nous ne braderons pas notre pays à l'étranger. Ni au néo-colonialisme ni au pseudo-ivoirien. Du Nord fût-il !» (sic), je pourrais donc en déduire sans me tromper que vous êtes indéniablement Ivoirien (peu importe la procédure d'obtention de votre nationalité).

Dans un État de droit, il n'y a pas de pseudo-citoyens et de vrais citoyens. Cette distinction est discriminatoire et anticonstitutionnelle. Ou on est citoyen, ou on ne l'est pas. De surcroit, pourquoi cette malveillante précision «... pseudo-Ivoirien. Du nord fût-il!». Les 14 candidats à l'élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2010 sont TOUS des Ivoiriens, ils sont issus des 4 coins du pays et leur candidature a été acceptée par la CEI et validée par le Conseil Constitutionnel de la République de CI.

La Côte d'Ivoire (Constitution de juillet 2000) a l'une des CONSTITUTIONS les plus rigoureuses pour répondre à votre souci. La France (du 4/oct/1958) également. Les États-Unis(depuis 17/sept/1787 par une convention réunie à Philadelphie, et après ratification qui s'applique depuis le 4/mars/1789) également. Ghana aussi (depuis 1992), etc.. Toutes ces constitutions des 3 pays pris en exemples (France, USA et Ghana) ont pour objectif d'instaurer la "démocratie" en évitant (ou réduire) des abus d'interprétation que certains "hommes forts" pourraient en faire pour satisfaire leurs propres intérêts ou ceux du groupe (politique, économique, ethnique, etc.) auquel "ils" appartiennent. C'est donc par rapport aux interprétations relatives pour la soif du pouvoir que le renforcement des Institutions Républicaines doit efficacement intervenir. Tel est le souhait des Ivoiriens. Voilà ce que tente d'expliquer ma démarche intellectuelle. Cette conception ne vise aucun candidat fût-il au 2ème tour, voire au 1er.

Quand vous dites et je vous cite «... nous appelons de tous nos vœux à soutenir pour présider à la destinée de notre beau pays : Laurent Gbagbo ! Un homme fort n'est pas, selon nous, dans l'absolu un lion en liberté dans la jungle des humains...»(sic). Vous avez entièrement raison et je vous accorde pleinement l'éminence de la liberté de pensée. Vous êtes en campagne. MOI NON! Ou pas encore!

Lorsque je dis que «le peuple ivoirien ne doit pas en permanence être pris en otage par le combat des hommes forts et que tout homme fort est un lion en liberté dans la jungle des humains; il représente donc un danger permanent pour l'expression réelle de la démocratie; la sortie de crise doit créer un Ivoirien politique nouveau». JE NE SUIS PAS EN CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE POUR TEL OU TEL CANDIDAT AU DEUXIÈME TOUR. C'est en exerçant mon droit à la liberté de pensée (comme vous d'ailleurs) que je formule ce souhait. Dans cette pensée abstraite, ni Ouattara ni Gbagbo ni Dolo ni Bedié ... ne sont visés. Seul le peuple ivoirien est visé au regard d'être constamment pris en otage par les querelles personnelles à courte queue de sa classe politique.

Par ailleurs, vous persistez dans vos contradictions au niveau de la réflexion positive que nous recommande l'actualité politique pour une réconciliation nationale totale selon les"Accords Politiques de Ouagadougou", afin de remettre la Côte d'ivoire debout, lorsque vous dites sans gène «... En l'occurrence l'autre (à droite sur ta photo). D'où nous viennent le coup d'État et la guerre?» (sic). Je ne vois pas de quelle photo vous parlez puisque nous avons environ 10 photos dans l'article que vous incriminez. Chacune de ces 10 photos pouvant être des "sujets à débat" dans la classe politique ivoirienne depuis le coup d'État de décembre 1999 où la France était doigtée. J'attends que vous m'apportiez la réponse à votre question, puisque moi je n'en ai pas, tellement que je suis très préoccupé par la réconciliation nationale totale entre tous les Ivoiriens sans exception que je ne m'intéresse pas au "détail de l'histoire"qui ne cadre pas avec les "Accords Politiques de Ouagadougou". D'après ces Accords, il faut tolérer et traiter tous les Ivoiriens sur le même pied d'égalité en fermant la parenthèse regrettable du "détail de l'histoire" comme on en avait fait après les événements de GAGNOA et du peuple SANWI. Rappelez-vous, cher Pascal, que la "culture du dialogue, de la tolérance et de la paix" est spécifiquement ivoirienne et mondialement reconnue et a d'ailleurs permis la création en 1991 du "Prix Félix Houphouët-Boigny pour la Recherche de la Paix" par l'UNESCO. Chaque peuple a sa culture. La paix est donc l'essence de la culture du peuple ivoirien.

Enfin, Monsieur Pascal, en attendant des critiques éventuelles de nos correspondants communs ou non, je pourrais affirmer qu'en ce début du troisième millénaire, après les parenthèses des quelques "détails de l'histoire" de la Côte d'Ivoire depuis , il faut entrainer l'esprit des générations à venir de façon à maîtriser leurs émotions destructives. Il ne fait aucun doute que les émotions destructives causent beaucoup de souffrance, pas seulement dans des cas si évidents et très visibles (guerre, rébellion, etc.), mais aussi de façon plus subtile (tribalisme, népotisme, corruption, etc.), pour chacun d'entre nous. Il est donc temps d'explorer la nature et les causes de ces émotions et de nous demander pourquoi elles deviennent destructives et comment nous pouvons y remédier avec des antidotes efficaces en nous débarrassant des quatre poisons que sont l'orgueil, la colère, l'avidité et l'ignorance. « La pureté du cœur consiste à ne vouloir qu'une seule chose », disait Kierkegaard, philosophe Danois. Les Ivoiriens veulent une seule chose : la vraie démocratie et non des calculs politiciens qui ne grandissent pas notre pays. C'est à ce prix-là uniquement que la Côte d'Ivoire rentrera dans le concert des Nations démocratiques respectables et respectées.

En attendant des thèses contraires à la mienne, ce qui est logique, je puis affirmer avoir une très grande confiance au peuple ivoirien responsable dont l'accès à la vraie démocratie ne pourra être empêché et cela en aucune manière. La tolérance et le dialogue font parties de notre culture ivoirienne et doivent engendrer une paix nationale. Il faut donc désarmer les cœurs, les plumes, les mentalités, les journaux et tout ce qui pourrait entraver un retour rapide à la prospérité nationale.

Mes vœux sincères vont envers tous les électeurs qui rempliront librement leur devoir citoyen le dimanche 21 novembre 2010 pour porter à la Magistrature Suprême de la République de Côte d'Ivoire le candidat de leur choix, en âme et conscience, au regard de son programme ou de son bilan et non de toute autre considération. La recréation, à mon avis, doit être terminée pour réanimer notre économie en enterrant toute émotion destructive pour que Dieu bénisse notre pays. 

Zon Pierre Gueye