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« Chaque génération découvre sa mission, elle la trahit ou l'assume »

Frantz Fanon « Les damnés de la terre »

vendredi 26 novembre 2010

Peuple Ivoirien, jamais n'oublie !

Nous sommes à moins de 48 heures maintenant du 2nd tour de l'élection présidentielle de notre pays. Des tensions sont perceptibles partout sur le territoire national. Un mort du côté de La Majorité Présidentielle. En effet, hier Jeudi 25 novembre 2010, un jeune militant inconditionnel du Lmp, âgé de 22 ans, originaire de la sous-préfecture de Bayota à environ 30 km de Gagnoa a été poignardé mortellement par des militants du RHDP. Le même jour, des militants RHDP armés de machettes et de gourdins, agressant tous ceux qui ont le malheur de tomber sur leur chemin, lancent une véritable croisade anti-LMP aux environs de 15 h sur le village Ebrié d'Abobo-Baoulé, situé dans la commune d'Abobo. 

Le choix de l'intolérance des électeurs RDR/RHDP

Alors que les deux candidats s'affrontent de façon courtoise, comme on l'a vu hier soir à la télévision, sur le champ des idées, leurs militants s'affrontent à coups de poignard, machettes et gourdins. Tous les témoignages concordent que cette intolérance qui précède le jour le plus long de l'Histoire de la jeune démocratie de la Côte d'Ivoire, relève dans la majorité des faits des militants du RDR/RHDP. 

Le peuple ivoirien doit se souvenir. Les années de guerre qui ont déchiré la Côte d'Ivoire et mis en retard son développement socio-économique ne doivent jamais être oubliées. Elles ne doivent, pas non plus, apparaître comme des faits mineurs, passés, dépassés, genre, on ne peut pas ramasser l'eau qui est versée par terre. Ce type de discours aliénant vise à vider l'homme africain en général et l'homme ivoirien en particulier de sa dignité. Il nous conduit au syndrome du larbin qui consiste à défendre les intérêts du plus fort en s'oubliant. Partout, les peuples avertis, commémorent chaque année des évènements importants dans leur processus vital. Pourquoi nous interdirions-nous la construction de stèles, la fête de tel ou tel moment douloureux ou bienheureux ? Ces années de sang et de larmes nous serviront pour l'heure de moteur intrinsèque de notre prise de conscience ivoirienne, avant le devoir de mémoire auquel il conviendrait de s'atteler dans les prochains mois. Il serait, par conséquent, dommage de tomber dans la nasse à crabes de ces guerriers de pacotille, qui viennent pestiférer cette élection de sortie de crise qu'on nous envie déjà. La vérité est que ces militants sont tout simplement abâtardis – et c'est très grave - par cette idéologie nauséabonde d'élimination physique du rival.

C'est pour ces raisons, nous encourageons les autorités publiques - sécurité - à demeurer fermes et sévir avec autorité. Il faut stopper la haine des coupeurs de route, l'obscurantisme démoniaque des assaillants entre autres justiciers, les mêmes qui, hier encore, ont été prompts à prendre les armes, à tuer des innocents puis à se replier sur eux-mêmes sous prétexte de rejet, de discrimination ethnique. Il faut leur faire comprendre à ceux qui croient que tout se règle dans le sang de l'autre, pendant qu'il est encore temps, qu'aucun assassin, aucun justicier n'échappera à la Justice. Que la Côte d'Ivoire n'est pas un no man's land où tout excité peut se faire justice quand il veut où il veut.

Rendre à César ce qui est à César, à Gbagbo ce qui est à Gbagbo

Le fruit de la douleur semble aujourd'hui si juteux qu'il suscite les envies les plus exécrables. HKB – quel bilan peut-il présenter à la face des Ivoiriens et de l'Afrique, lui qui a excellé dans la politique du ventre - s'est exilé chassé du pouvoir par un certain Alassane Dramane Ouattara - Alassane Dramane Ouattara, premier Premier ministre acteur principal du déclin de la Côte d'Ivoire – sont alléchés par le regain de vitalité économique de la Côte d'Ivoire. Ils en profitent pour nouer, comme deux sorciers, une alliance des plus cocasses pour s'approprier, le mensonge pendant, le fruit du Bon Planteur. Entre le milliardaire de Bocanda vieillissant et l'économiste qui prétend être la solution aux problèmes socio-économiques,  ce qui est probablement possible puisqu'il est le problème, mais combien d'économistes ont fait de bons présidents de la République ? - c'est la lune de miel. Quel paradoxe ! Quelle pestilence ! Evidemment le renard du RDR/RHDP n'échappe pas à la règle. Attiré par l'odeur de l'électorat du grand V Baoulé, il ne va pas par quatre chemins aux – c'est normal, un bon griot vit aux dépens de celui qui l'écoute – louanges : louanges à Bédié, le grand-frère, louanges à Bédié le sage des sages ! Le renard du RDR/RDHP ne procède pas autrement qu'il s'affiche solennellement avec Bédié, le sourire radieux, l'assurance de diriger le pays sous l'autorité du grand-frère – Inch Allah, la nouvelle Côte d'Ivoire selon Alassane Dramane Ouattara sera gouvernée par un Président sans pouvoir ! Peut-être, si Alassane gagnait cette élection, ils (RDR/RHDP) modifieront la Constitution – On n'arrête pas Alassane Dramane Ouattara, il compare, sans rire, Bédié à l'Enseignant, au Premier Premier Ministre et Premier Président de la République de Tanzanie, l'Illsutre Julius Nyerere (Que Dieu lui pardonne, Alassane ne sait pas ce qu'il dit, aveuglé par les flatteries !)...et vont les louanges à Bédié à chaque meeting. Le roi Bédié boulimique des louanges ne s'est, sans doute, pas aperçu que seuls les cadres du RDR – tous du Nord - figurent dans le Comité d'organisation du second tour du RDR/RHDP. 

Le peuple ivoirien n'oublie pas. Il n'est ni oublieux ni ingrat. Il sait être reconnaissant. Et sa reconnaissance ira, comme d'habitude, à son bienfaiteur, à celui qui était avec lui quand il avait faim, quand il avait soif et froid, quand les forces du mal inspirés et soutenus économiquement, matériellement et spirituellement par l'étranger le frappaient. Il sait aussi différencier l'action libératrice de l'action néo-impérialiste, la bonne herbe de l'ivraie. Il ne permettra plus jamais "ce bon ménage avec les féodaux" qui n'hésitent pas à brader l'héritage commun.

L'indispensable devoir de mémoire

Nous sommes persuadés que le chemin de la reconstruction est long mais pas inaccessible. C'est cette volonté, d'ailleurs, de construire notre destin par nous-mêmes, de nous construire nous-mêmes, de nous débarrasser résolument des tares qu'on nous a savamment inculquées "la peur, du complexe de l'infériorité, du tremblement, de l'agenouillement, du désespoir, du larbinisme"* avec évidemment des collaborateurs "gagnant-gagnant", qui nous anime, nous rend enthousiastes à démontrer enfin à la face du monde entier le savoir-faire comme le savoir-être ivoirien et nous invite à nous rassembler comme un seul homme autour de Laurent Gbagbo. 

Ivoiriennes, Ivoiriens, l'heure a sonné pour nous d'honorer la mémoire de nos Morts, pères, grands-pères, ancêtres Morts pour l'indépendance de la Côte d'Ivoire, Morts pour notre liberté et celle de nos pères, mères, frères, sœurs, cousins, cousines, neveux, nièces, tantes, oncles, Morts pour la guerre non voulue.

La victoire, si elle se prépare sur le champ des idées, se gagne dans les urnes ! 
C'est ça qui est la vérité !

Aux urnes, citoyens !

Votons Laurent Gbagbo l'Ivoirien !
Votons Laurent Gbagbo l'Africain !

Dieu bénisse la Côte d'Ivoire !

Pascal Bonin
Délégué général de l'Alliance Ivoirienne pour la République et la Démocratie -AIRD France
Président du Collectif des Écrivains Nègres

*Discours sur le colonialisme, Aimé Césaire.

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