Cher Monsieur Fitzgerald,
Votre interview accordée à RFI ce mardi 21 décembre 2010, pour tout vous dire, M. Fitzgerald, ne surprend personne. Le monde entier ne s'interroge même plus sur la capacité de l'Amérique à produire partout où elle veut des guerres interminables plutôt que la paix. Votre intervention me paraît contradictoire voire même préoccupante. Car si vous reconnaissez le droit des pays africains à posséder des institution fortes, vous rejetez la décision du Conseil Constitutionnel d'un état souverain.
Les Africains savaient depuis qui se cachaient derrière toute cette manœuvre électorale rocambolesque. Mais, vous le savez, la Côte d'Ivoire n'est pas un état américain. Les Ivoiriens ont choisi leur président malgré votre désir d'occuper notre pays comme vous le faites partout. Avec forces et violences. Aux larmes, au sang et aux cadavres.
L'Amérique commence à perdre de sa superbe. Et ça, vous le savez trop bien. A cause de quoi ? A cause de sa volonté à vouloir dominer le monde libre, à imposer ses lois par le canon. Comme au temps des conquistadors. Que faites-vous du rêve américain, de la plus grande démocratie du monde ? Vous les avez tués. C'est dommage, M. Fitzgerald, car nous aimons l'Amérique. On s'en souvient, lors des émeutes de 2002, les Ivoiriens se sont tournés vers l'Amérique au détriment de la France. Malheur pour eux !
Vous dégager, de par votre discours, beaucoup de haine. Votre certitude d'une opération militaire sur la Côte d'Ivoire si le Nigéria l'accepte serait suicidaire et pour vos GIs et pour le Nigéria. Le Nigéria n'est pas sans savoir les liens historiques qui le lient à la Côte d'Ivoire. Pourra-t-il au nom de l'Amérique mener une guerre contre son frère au risque d'un embrasement total de la sous-région ? On verra bien.
Pour terminer, M. Fitzgerald, j'ai honte. J'ai honte de cette Amérique qui tue le Rêve de Martin Luther King JR. J'ai honte parce que les nombreux fils d'Afrique dont certains font aujourd'hui votre fierté nous sont chers. J'ai honte de cette Amérique qui laisse des cadavres par milliers par millions partout où elle passe. J'ai honte de cette Amérique qui ne fait plus rêver, de cette Amérique qui pose la main gauche sur la croix de Jésus-Christ et canonne la main droite des innocents. Pour des richesses matériels. Il est où donc le paradis divin que les Évangéliques prêchent partout ? Au bout du canon américain, certainement.
Les Ivoiriens ont élu Laurent Gbagbo pas Alassane Ouattara votre candidat. Vous voulez les richesses de la Côte d'Ivoire ? Discutez-en de façon pacifique mais pas avec les armes. Sachez-le, M. Fitzgerald, les Africains n'ont rien contre l'Amérique mais ils sont prêts au sacrifice. Pour leur indépendance totale.
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