Zadi Jonas Loubao
Alassane Dramane Ouattara a sûrement eu connaissance de la pièce de théâtre, le Roi Lear de Shakespeare, pièce qui dépeint la crise entre un roi ayant démissionné de ses fonctions et ses héritières auxquelles il a confié la gestion du royaume. L’investissement du nouveau Président dans son rôle ne va pas sans heurter ceux qui sont habités par le complexe du géniteur, sans remettre en cause les réseaux de pouvoir précédemment constitués de l’extérieur. Ce qui est en jeu, c’est le contrôle du pouvoir dans le cadre d’une compétition entre le Président et son adversaire. Il s’agit d’une conjoncture critique dont l’enjeu est la Présidence de la République comme « centre de forces », en tant qu’institution pouvant permettre de surmonter une crise. Celle-ci est liée à une position d’anciens et de nouveaux Présidents dans un champ politique déterminé par la logique du monopole présidentiel, logique selon laquelle les métropoles nommaient les gouverneurs de leurs territoires et décidaient de leur remplacement , ajouté à la complicité d’acteurs supposés neutres tels que l’ONU dont les injonctions frisent le complexe du géniteur chères à la France. Mais, il oubliait une chose : cette pièce n’était qu’une fiction qui ne peut être reproduite dans la réalité, réalité qu’est venue lui rappeler l’arrêt du conseil constitutionnel rendu par son Président le Professeur Monsieur Yao Paul N’dré. Le Président du conseil constitutionnel vient de mettre fin à la polémique stérile orchestrée par Alassane Dramane qui voulut s’autoproclamer Président dans une posture de coup d’Etat permanent, enraciné dans une culture autoritaire, en voulant soustraire au contentieux électoral , la fraude dans une partie du territoire, fraude qui fait partie d’une culture du personnel politique du RDR son parti. Sans vouloir nous attarder sur les irrégularités de l’acte de Monsieur Youssouf Bakayoko qui sont patents et manifestes (temps, lieu , personne, devant les télévisions étrangères au lieu de le faire devant le peule souverain de Côte d’ivoire à la télévision ivoirienne, absence d’autonomie car déclaration faite sous la contrainte, la pression et la menace de forces extérieures, toute une litanie de violation de principes), nous soulignerons que Ouattara a prêté serment par courrier adressé au conseil constitutionnel à partir du fief des rebelles l’hôtel du Golf, institution qu’il ne reconnaissait pas. Cette contradiction performative de Ouattara contient une double ambigüité. Celle non seulement de reconnaitre des pouvoirs au conseil constitutionnel en tant qu’institution à laquelle l’on doit nécessairement se référer dans le processus électoral, et surtout de reconnaitre implicitement sa défaite, car légitimé par l’acte de « serment » adressé à cette institution depuis l’hôtel, et de légitimer les voies de recours engagés par le Président Gbagbo devant cet organe. Nous sommes surpris par ce retournement de situation de ce rebelle[1] féroce qui a décidé de se conformer aux institutions de la République lorsque cela lui convient. Chose qui démontre ici la primauté des institutions de la République et surtout des dispositions constitutionnelles qui selon un processus dynamique légitiment toutes les autres normes. Ce principe obéit au caractère essentiel de l’Etat qu’est la souveraineté, et qui le rend supérieur à toute autre entité interne, et n’est soumise à aucune autre entité extérieure, tel qu’un autre Etat (tous jouissent de la souveraineté internationale), ou une organisation régionale ou internationale.
Précisons que, le conseil constitutionnel, épicentre de la vie politique moderne, n’est pas un organe que l’on pourrait choisir de supprimer ou minimiser. Il désigne le commandement s’agissant des organes légitimes habilités à émettre des ordres et à gouverner la communauté de destin à laquelle nous appartenons. Car, la nature égoïste de certains hommes politiques s’accompagne souvent d’antagonismes et de conflits qui rendent nécessaire la création de certaines instances d’arbitrage. Il est donc dans cette conception Weberienne celui qui détient le monopole de la violence physique légitime. C'est-à-dire qui contraint les individus à respecter les règles rationnelles et universelles et organise leur vivre ensemble, ce, par le biais de la constitution. Dans ce processus dynamique, la constitution qui assure le fonctionnement régulier des institutions ainsi que le respect des lois, est l’ensemble qui valide toutes les autres normes d’où qu’elles émanent. A travers elle, s’illustre la manifestation d’une autonomie collective par laquelle la communauté se donne les règles du vivre ensemble. Par conséquent, aucun autre organe ou agent extérieur ne peut lui imposer des normes. S’agissant du conseil constitutionnel, deux dispositions de la constitution française de 1958, suffisent à traduire et éclairer ses pouvoirs. Il s’agit desarticles 58 et 68. S’agissant de l’Article 58 de la constitution française il dispose que : « Le Conseil Constitutionnel veille à la régularité de l'élection du Président de la République.Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin ». Quant à l’article 68 il précise que : « Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ». S’agissant des membres du conseil constitutionnel, la même constitution françaiseprécise que : « Le Conseil constitutionnel français est composé de neuf membres nommés[2] pour neuf ans et renouvelés par tiers tous les trois ans ».« Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres nommés par le Président de la République et les Présidents des chambres parlementaires ». La polémique puérile au sujet du Président Yao Paul N’dré quant à ses relations supposées ou avérées avec le Président Laurent Gbagbo, n’est qu’undébat stérile nourrie par la mauvaise foi et la passion meurtrière des rebelles. S’agissant du conseil constitutionnel Edouard Balladur en sa qualité de Premier Ministre le 19 novembre 1993 disait ceci : « il est légitime pour vous qui êtes les dépositaires du pouvoir constituant, de dire quel est le contenu exact d’une disposition constitutionnelle. Nul n’est aussi qualifié que vous pour le faire ».
La Françafrique[3] en Action : la peur pour la France de se portugaliser
Certains esprits risquent de reproduire cette même ritournelle sorte de rengaine à la mode, et de poser la question suivante : « pourquoi accusez-vous la France » ? L’on prétend que le vote est la liberté de choix des dirigeants, et la libre manifestation d’un droit : celui du citoyen. Cependant dans l’ex empire colonial français ce principe est souvent écorné par l’ex puissance coloniale. On assiste en effet au soutien des dictatures ou aux élections truquées que la France essaye de cautionner en maintenant des dictateurs au pouvoir pourvu que leurs intérêts soient préservés. Soit cela se passe par la fraude massive, soit c’est à l’aide de coups d’Etat que s’effectuent les changements de régimes[4]. En effet, sur 79 coups d’Etat que l’Afrique a connus de 1960 à 2008, l’espace francophone détient à lui seul le triste record de 45 coups d’Etat. Cela obéit à une logique : la volonté de spoliation perpétuelle de la France s’agissant de ses ex-colonies, colonies dites d’exploitation[5], colonies sans lesquelles elle risque d’être au même rang que le Portugal[6], à savoir une ex-puissance coloniale très pauvre. Cela va se traduire par la conclusion à son bénéfice de juteux accords de coopération[7], sources de spoliation et de désolation[8], qui lui octroient l’exploitation de nos richesses. « Les Etats sont comme des personnes à l’Etat de nature qui sans une puissance au dessus d’eux vont se livrer une guerre, chacun convoitant les richesses de l’autre ». C’est cette conception que la philosophe Hannah Arendt[9] résumait en ces termes : « l’exploitation comme but ultime, telle est la fin de l’impérialisme ». A Dakar, dans son honteux et désormais célèbre discours[10], le Président Sarkozy avait affirmé ceci : « Jeunesse africaine, vous voulez la démocratie, vous voulez le droit ? C’est à vous d’en décider. La France ne décidera pas à votre place », discours qui contraste avec la réalité, Sarkozy qui affirmait que la colonisation n’était pas responsable des dictatures en Afrique. « La réalité de l’Afrique c’est celle d’un grand continent qui a tout pour réussir et qui ne réussit pas parce qu’il n’arrive pas à se libérer de ses mythes », « ce que veut la jeunesse de l’Afrique c’est que sa dignité soit préservée, ce n’est pas que l’on pense à sa place, que l’on décide à sa place » soutenait Sarkozy à travers ce même discours. Cette attitude prédatrice[11] de la France est contraire aux discours officiels tenus par les dirigeants politiques de ce pays. Dans cette occurrence, les différents présidents de l’espace francophone ne sont que les gardiens de cet ordre injuste[12]. Ce qu’il est important de souligner, c’est la longévité des Présidents dans l’espace politique français, ces soi-disant « démocrates » dont la fin de règne coïncident avec leur disparition. Nous pourrions citer les exemples d’Houphouët Boigny en Côte d’ivoire, de Gnassingbé Eyadema[13] au Togo[14] et d’Omar Bongo au Gabon, qui totalisent plus d’un siècle de règne à eux trois, sans oublier ceux en poste tels que Paul Biya au Cameroun, Sassou N’Guesso au Congo Brazzaville et Blaise Compaoré[15] au Burkina Faso. L’espace politique francophone est depuis un espace de pauvreté et de turbulence en dépit de nombreuses richesses. Longtemps et de tradition, la France a souvent apporté son soutien aux élections frauduleuses. Comme en Algérie avec Abdelaziz Bouteflika en 2009, et Zin Ben Ali en Tunisie tous deux élus à 90%. Le fait le plus flagrant fut le Congo Brazzaville où l’on a assisté à une absence totale de contrôle, fait qui a abouti à un bourrage des urnes. Au Gabon Alain joyandet a été le premier à reconnaitre Ali Ben Bongo. L’élection de ce dernier s’est obtenue au prix d’une fraude avec un score de 41,73% lors d’un scrutin à un tour[16]. Ce score qui semble anecdotique, révèle une chose : les quarante et une années passées par son père au pouvoir[17], et les soixante treize ans[18] qu’avait son père lors de son décès. Ce qui signifie un changement dans la continuité qui marque si bien qu’en termes de changement il n’en est rien. Alain Joyandet affirmait à cet effet : « j’assume ces déplacements voulus par Nicolas Sarkozy ». Le Niger, deuxième producteur mondial d’uranium n’est pas en reste. Tant que les intérêts français étaient préservés, la France, premier partenaire n’a pas été perturbée par le coup d’Etat de Mamadou Tandja tendant à modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir. Par conséquent, en mars 2009 en visite dans ce pays, la Directrice du Directoire du groupe AREVA a pu signer un contrat de 30 ans d’exploitation de la mine d’IMOURAUN. En Mauritanie, L’Ambassadeur de France Michel Vandepoorter s’est aligné sur la position des putschistes en appelant les partis d’opposition à participer aux Etats généraux de la démocratie. C’est ainsi que le général putschiste Ould Abdel Aziz auteur du coup d’Etat contre le Président légitime Sidi Ould Cheick Abdallah en août 2008 a pu se présenter aux élections après avoir truqué les listes électorales. La France allait presser les partis politiques d’opposition à aller à des élections qui ne remplissaient aucun critère de transparence, avec des délais inférieurs à la mobilisation. Le même scenario s’est produit à Madagascar avec l’ambassadeur de France qui avait des contacts officiels permanents avec le putschiste Andry Rajoalina, sans oublier le rôle occulte de l’organisation internationale de la francophonie (OIF) pilotée par Pierre Buyoya[19], l’ancien militaire putschiste du Burundi. Au Congo Brazzaville en 2009, sans envoyer d’observateurs, seule la Cofa (coordination des observateurs Franco-africains) a fait le déplacement avec jean Michel Fourgous (Député UMP d’Elancourt, président du groupe d’Amitié France-Gabon). Au Congo Brazzaville, on avait un fichier de 2, 5 millions d’électeurs pour une population de 3 millions d’habitants[20]. Pour Jacques Toubon[21], ces élections correspondent à l’Etat de la démocratie au Congo et étaient transparentes en dépit du nombre élevé d’électeurs. L’ambassadeur français au Congo allait dans cette même veine saluer les élections transparentes. Cette attitude de viol de nos souverainetés obéit aux visées impérialistes de la France puissance moyenne, qui ne vaut que par ses colonies.
La tentative du viol de la souveraineté de la Côte d’ivoire : une pratique courante de la France
« Aujourd'hui, on est colonisé et on ment au peuple qu'on est libre », tels sont les propos que tenait le Premier Président Sénégalais Léopold Sédar Senghor à travers les colonnes de Jeune Afrique du 07 janvier 1977). « Les nègres sont condamnés au destin d'éternels supplétifs de la grandeur française. Postulat bien entendu inacceptable » s’insurgeait l’écrivain camerounais (Mongo Béti). La France est une puissance moyenne, membre du conseil de sécurité des nations unies qui a besoin des pays africains pour garder son rang[22] dans le monde. En effet, les Etats africains francophones votent toujours dans le même sens que la France dans les instances internationales. Si bien que, pour conserver son influence planétaire, la France impose à ses anciennes colonies de la soutenir sur le plan international et de promouvoir la Francophonie. Cette Francophonie devenant un moyen pour les français de défendre leur héritage colonial. En contrepartie de ce soutien indéfectible, la France maintien au pouvoir les dirigeants africains collaborationnistes. L'influence de la France à travers la coopération Franco-africaine empêche le développement de l'Afrique francophone, car elle maintient expressément le statu quo pour les intérêts de ceux qui en tirent profit (les dictateurs africains, les multinationales françaises et l'état français.) Une réforme de la politique africaine de la France pourrait lui faire perdre son influence au niveau mondial. C'est pourquoi aucun candidat élu à la présidence en France ne pourrait prendre ce risque[23]. L'influence française dans le monde est un des aspects de la continuité de l'état. C'est une obsession stratégique de l'hexagone. Mongo Béti dans son ouvrage: La France contre l'Afrique : Retour au Cameroun affirme : "La France ne peut pas se passer de l'Afrique. Celle ci est le relais indispensable à son prestige. Elle est nécessaire au maintien des positions françaises dans les grandes instances internationales, elle est enfin la survivance de tout un passé français. Voilà ce qui a fait le malheur de l'Afrique, c'est la racine même de la stagnation. C'est cette paranoïa qui a ligoté et paralysé le continent noir." La France n'a donc aucun intérêt et aucune raison de modifier une politique qui lui permet de fertiliser son influence au niveau planétaire quand bien même le maintien de son prestige a un coût cannibale en termes de sacrifices humains[24]. Les candidats à l'élection présidentielle française font donc de l'incantation pour se donner bonne conscience. Une fois au pouvoir, la raison d'Etat, les intérêts supérieurs de la France auront la primauté sur la résolution de la pauvreté en Afrique. Ainsi, la rationalité économique, la place de la France dans le monde implique le maintien de liens privilégiés avec les dictateurs africains[25] qui sont les seuls gages de la longévité de l'influence française au niveau mondial.
Une puissance moyenne qui a besoin des Etats Africains
La France est une puissance moyenne qui maintient au pouvoir les dirigeants africains collaborationnistes. Cependant, ces relations ne pourront changer que si les Africains eux-mêmes décident de s'extirper de la supercherie de 1960 qui a vu le général Charles de Gaulle offrir l'indépendance à l'Afrique pour éviter une véritable décolonisation. En effet comme l'affirme Alain Bindjouli Bindjouli dans son ouvrage L'Afrique noire face aux pièges de la mondialisation "il ne peut y avoir de décolonisation que si le processus colonial est interrompu." Or ce que la France a offert à ses anciennes colonies en 1960, c'est l'indépendance, dépourvu de décolonisation : L'indépendance c'est le pouvoir de se gérer, cela ne signifie pas que l'on peut faire bon usage de ce pouvoir. Les leaders africains en 1960 ont choisi en toute liberté de rester sous le joug colonial. La décolonisation, elle, porte sur l'être. Elle est la création d'hommes nouveaux qui se sont débarrassés des tares et séquelles de la période coloniale. C'est une véritable désaliénation. Cette désaliénation ne s'étant pas produite en Afrique francophone, la décolonisation n'a pas eu lieu. L'Afrique francophone doit couper toute seule le cordon ombilical qui la lie à la France pour établir avec elle des relations assainies, décomplexées, et équilibrées''.Elle doit prendre son indépendance véritable en se décolonisant. Elle ne doit rien attendre de jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, de De Villepin, ni de François Hollande. Son avenir passe par la décolonisation intégrale qui doit s'appuyer sur la culture et la civilisation africaine, la démocratie, la souveraineté monétaire, la bonne gouvernance et le rejet des solutions criminogènes venues du FMI : Le Fond de Misère Interminable et de la Banque mondiale. L'avenir des relations entre la France et ses anciennes colonies dépend de la désaliénation des élites africaines. Dans un discours prononcé à Frangy en Bresse le 23/08/2006, Ségolène Royal déclarait :"L'utopie réalisable du XXIe siècle, c'est que les pays pauvres, notamment l'Afrique, sortent de la misère grâce au co-développement. C'est là que se situe la vraie réponse au problème des migrations... Non seulement l'aide que nous apportons aux pays pauvres est parmi les plus faibles mais elle va à des pays peu démocratiques et la France est qualifiée de particulièrement performante pour la vente d'armes aux dictatures...nous devrons le changer si nous voulons être crédibles." Nicolas Sarkozy devant le parlement béninois le 19 mai 2006 a affiché sa volonté de remodeler les relations entre la France et l'Afrique en tenant des propos révolutionnaires teintés d’angélisme trompeurs. Il affirmait à ce sujet : "Seule la démocratie peut répondre aux aspirations des citoyens. Seule la démocratie peut permettre à un pays de se sortir d'une crise interne, aussi grave et longue soit-elle. Quoi qu'on ait pu penser pendant si longtemps, la dictature, ce n'est pas la stabilité. Seule la démocratie peut créer les conditions de la stabilité en profondeur... Je crois indispensable de faire évoluer, au-delà des mots, notre relation. L'immense majorité des Africains n'ont pas connu la période coloniale. 50% des Africains ont moins de 17 ans. Comment peut-on imaginer continuer avec les mêmes réflexes ?". Mais ces propos travestissent la réalité des faits. C’est cette hypocrisie sarkozyste que fustigeait Didier Julia, député UMP membre de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée : "Si les puissances occidentales, au premier rang desquelles la France, veulent éviter des troubles en Afrique, leur premier devoir est de cesser d'intervenir dans les affaires intérieures des Etats. Il faut rompre définitivement avec un passé colonial de mise sous tutelle politique de certains pays. L'avenir de l'Afrique, c'est son développement économique, la sécurité des populations et accessoirement le modèle politique occidental". Mais dans leur entreprise de diabolisation et de destruction, la France bénéficie du soutien de dirigeants à sa solde. Aujourd’hui, l’ancien putschiste Blaise Compaoré ainsi que le Président sénégalais Abdoulaye Wade tiennent à merveille les rôles de relais locaux de l’impérialisme français. Non seulement, ils abritent des membres de la rébellion ivoirienne, mais escomptent à travers la guerre en côte d’ivoire, déplacer le pôle d’influence et tenir le rôle de leadership dans la sous-région. Le récent sommet de la CEDEAO au sujet de la Côte d’ivoire n’est qu’une manifestation de cette entreprise diabolique de déstabilisation à laquelle ils nous ont souvent habitués. Bien avant cela, les ex-présidents Olusegun Obasanjo[26] et Tanda Mamadou[27] avaient sacrifié dans un passé récent la Côte d’ivoire sur l’autel de leurs intérêts personnels en suivant les injonctions de Jacques Chirac.
Achever définitivement l’œuvre de démystification de la France
L’œuvre de démystification de la France est aujourd’hui entreprise. Les masques sont aujourd’hui tombés. C’est la fin de la rébellion, le triomphe de la démocratie sur la dictature de l’ONU .Les acquis de la démocratie dont le président Laurent Gbagbo est le symbole doivent être renforcés. Jusqu’en 1993, la Côte d’ivoire était l’un des sept pays encore dirigés par ceux qui les avaient conduits à l’indépendance[28], avec un renforcement de l’autoritarisme politique sous Houphouët Boigny. Le Président Laurent Gbagbo est l’un des rares Présidents sortants sur le continent Africain à être réélu au second tour. Généralement, les nombreux présidents se font réélire dès le premier tour avec des scores soviétiques, comme l’atteste l’exemple du Burkina Faso. Nous sommes passés de l’autoritarisme sous Houphouët à la démocratie avec Gbagbo. Il s’agit d’éradiquer définitivement la crise. Le gouvernement dit d’ouverture n’a pas survécu aux nombreuses crises, avec l’écroulement des fondements d’une véritable équipe. Les atermoiements constatés par le gouvernement d’ouverture, composés de la rébellion peu fournie en cadres intellectuels capables de théoriser et débattre de manière solide, était structuré de manière à déstabiliser le gouvernement et à désavouer le président de la Republique. La victoire du Président Laurent Gbagbo symbolise l’échec des régimes conduits par des autocrates fortement soutenus par l’étranger, porteurs d’importants intérêts parfois mafieux, et sourds aux préoccupations des populations africaines. Nous venons de démasquer les relais étrangers d’Ouattara : Les médias étrangers, la France officielle, l’ONU et son représentant CHOI, Sarkozy l’actuel président français, certains Etats de la CEDEAO. L’ONU doit respecter la souveraineté de la Côte d’ivoire. Leur immiscion dans les affaires intérieures des Etats africains a déjà entrainé la faillite des modèles post coloniaux de développement en dépit des tentatives de technocratisation des pouvoirs. Un défi attend le Président de la République. « Heureux le peuple qui chante et qui danse », mais tachons de ne pas nous réjouir plus que de raison, car les défis qui nous attendent sont nombreux. Rétablir la confiance entre le politique et le peuple, dans un environnement marqué par l’enrichissement, les violences sociales, la crise de l’école, la montée du chômage, et cette ère d’incertitude symbolisée par la rébellion politico armée. Rétablir l’unité du pays, dans ce double ballotement entre le sépararatisme et l’unitarisme décentralisé. Assurer la sécurité de nos frontières et de notre Etat, jalonné par de nombreuses tentatives de coups d’Etats. Il s’agit surtout de créer une société nouvelle société où des hommes nouveaux gouverneront sur les ruines de la guerre. Assurer la défense nationale, l’administration du territoire, les finances et la politique étrangère. Relever aussi les défis de l’autosuffisance alimentaire en procédant à une véritable révolution agricole, afin de réduire le déficit alimentaire. Mettre en place des projets urbains afin de faire face à la croissance démographique, projets urbains qui répondent aux besoins du plus grand nombre. Nous ne saurions terminer sans avoir une pensée pour tous ceux qui se sont donné corps et âmes durant cette crise, tous ceux qui ont essuyé les coups de feu et les baïonnettes lorsque notre pays a été attaqué, tous ceux qui ont lutté pour maintenir la Nation débout, à tous les soldats, tous les patriotes morts pour la liberté, à toutes les organisations et associations nous disons merci pour cette victoire de la démocratie, de la liberté des forces du progrès sur les forces du mal, de l’oppression et de la violence aveugle conduites par le chef rebelle Alassane Dramane Ouattara.
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