Je vous envoie cette interview de M. Bédié sur son allié du moment, M. Alassane Dramane Ouattara. Je voudrais aussi dire, de ma voix si humble, qu'élire c'est choisir et choisir constitue un acte libre et personnel. On choisit de rester célibataire toute sa vie ou on choisit de se marier. On choisit d'aller à l'aventure ou de rester au pays. On choisit un restaurant indien ou un restaurant chinois. On choisit de servir dans l'armée ou d'enseigner dans un lycée. On choisit d'être Conservateur, Indépendant ou Libéral. Que ce soit dans la vie courante ou même en politique, le choix que l'on fait affectera sûrement notre avenir et surtout celle des autres. Nous sommes aujourd'hui à un moment important de l'histoire de notre Nation que vous et moi sommes en train d'écrire. Une histoire que nos enfants et nos petits-enfants liront 20 ans ou 50 ans plus tard. Le choix qui nous est donné de faire au cours de ces élections s'arrime indubitablement à celui de la souverainete de notre pays. Nos prédécesseurs, aux premières heures de l'Indépendance, ont opté pour des choix dont nous subissons, à des degrés divers, les conséquences. C'était dans les années 60. Les élections du 28 novembre 2010 devra interpeller notre conscience d'Africains. Voulons-nous léguer un continent qui sait compter sur lui-même pour son développement ou voulons-nous persister dans la dépendance infinie et dégradante? Je refuse et rejette que mon pays soit ballotté au gré des intérêts de la France. Je lance cet appel urgent et vital à voter pour le Président de la République SEM Laurent Gbagbo. Il y va de notre pays, de notre histoire, de notre avenir et celui de nos enfants. Dieu vous guide!
Phil L. Nomel - Correspondant FratMat USA.
Extrait de l'autobiographie de Henri Konan Bédié (Les chemins de ma vie, Entretiens avec Eric Laurent, Plon, 1999), Pages 146-149 (extrait concernant Alassane Dramane Ouattara).
Vous intervenez à la télévision le 7 décembre, et pourtant le Premier ministre ne présente sa démission que deux jours plus tard. Que s’est-il passé ?
HKB: Des intrigues. Il s’agitait et moi je l’attendais pour qu’il me présente sa démission. J’avais l’intention de lui confier l’expédition des affaires courantes jusqu’à la fin des obsèques du président Félix Houphouët-Boigny. Je le lui avais fait savoir dans la nuit du 7 décembre par des amis communs. Il n’a pas accepté mon offre de demeurer à son poste.
Quand l’avez-vous rencontré ?
HKB: Il est venu me voir le surlendemain, le 9 décembre au soir, vêtu d’une tenue à manches courtes qui a choqué les personnalités présentes. Au cours de cette entrevue, il m’a déclaré qu’il avait été trompé par les juristes du gouvernement qui estimaient qu’il devait attendre que le décès du président soit constaté par la Cour Suprême, et même la fin des obsèques, pour présenter sa démission. Son explication me paraissait difficile à admettre, mais comme j’avais toujours eu pour lui de l’amitié et manifesté de la protection, il a pu repartir libre. Je lui ai quand même fait savoir que j’aurais pu ordonner son arrestation pour avoir eu un tel comportement. Il m’a répondu : ‘’je ne savais pas que c’était aussi grave que cela.’’ J’ai préféré garder mon calme en pensant au pays meurtri par ce grand deuil ; De toute façon, il était burkinabè par son père et il possédait toujours la nationalité du Burkina Faso, il n’avait donc pas à se mêler de nos affaires de succession.
Mais il avait pris la nationalité ivoirienne ?
HKB: Je ne saurais le dire, jusqu’à ce que la preuve en soit faite. Le président Houphouët lui avait accordé un passeport diplomatique quand il avait des difficultés avec les autorités du Burkina Faso. Il servait alors à la Banque centrale, commune aux sept Etats d’Afrique de l’Ouest. Un passeport diplomatique, vous savez, n’est pas une pièce d’état civil.
Il avait tout de même été Premier ministre et à ce titre le chef du gouvernement.
HKB: Certes, mais sa mission était terminée. La charge de ministre, fut-ce celle de Premier ministre, n’a pas comme un mandat électif une durée d’avance. A tout moment il peut être mis fin à cette fonction par le président de la République. Ce n’était pas la première fois dans son histoire que le président Houphouët-Boigny faisait appel à des compétences techniques extérieures. Encore une fois, il n’existait pas la moindre ambigüité là-dessus. Au demeurant, Alassane Ouattara était allé un jour voir le président Houphouët-Boigny, en présence d’un témoin, pour lui demander de le prévenir quelques jours à l’avance, au cas où il souhaiterait mettre fin à ses fonctions, de façon à avoir le temps de faire ses valises. Il ne semblait pas vouloir servir en Côte d’Ivoire après sa mission à la tête du gouvernement. Aussi, lorsque M. Camdessus, directeur général du FMI, m’a informé de son intention de l’appeler auprès de lui, je n’y ai vu aucun inconvénient. J’ai répondu : à condition qu’il ne s’occupe pas des dossiers de la Côte d’Ivoire, pour des raisons élémentaires de déontologie en vigueur dans cette institution. Après le départ d’Alassane Ouattara, nous avons renoué les négociations avec le FMI et la Banque mondiale et mis au point un nouveau programme. Entre-temps j’ai pris la décision de rallier ceux, peu nombreux, qui étaient favorables à la dévaluation du franc CFA. La Côte d’Ivoire a été la locomotive africaine de la dévaluation de 1994.
Selon certains observateurs et experts, la candidature à la présidence d’Alassane Ouattara, en 1995, aurait menacé l’unité du pays, en raison d’un risque de fracture entre le Nord et le Sud, entre chrétiens et musulmans ?
HKB: Alassane Ouattara savait très bien que la mission qui lui avait été confiée exigeait qu’il ne se mêle pas des problèmes politiques, d’autant qu’il n’était pas un citoyen ivoirien. Le président le lui avait dit et me l’avait confié, ainsi qu’à de nombreuses personnalités ivoiriennes et étrangères.
En quels termes ?
HKB: En termes très clairs et aussi par des faits précis. Peu après sa nomination, le président a demandé à Alassane Ouattara de se rendre dans les capitales voisines pour insister sur l’objectif purement économique de sa mission. La preuve que son action était temporaire, c’est que le président demandait de conserver son poste vacant à la tête de la Banque centrale. Pendant deux ans le poste fut maintenu ouvert et son occupant, Charles Banny, n’agissait que comme intérimaire.
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