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« Chaque génération découvre sa mission, elle la trahit ou l'assume »

Frantz Fanon « Les damnés de la terre »

mercredi 10 novembre 2010

Réponse à Monsieur Zon Pierre Gueye

Cher ami,

Nous accusons réception de votre mail. Avec en PJ des photos d'hommes et de femmes politiques français cohabitant démocratiquement et ce, je vous cite "Malgré des rivalités aiguës". Nous vous en remercions.

Nous sommes toujours hallucinés par les comparaisons faites ici et là, qui appellent les Ivoiriens à la démocratie soit française soit étatsunienne. C'est, évidemment un rêve auquel chaque Ivoirien, à notre sens, prétend. Seulement voilà, dans cette terminologie rêve, il y a la chimère et l'espérance. Pour l'heure, nous restons au stade de la chimère, au regard de la jeunesse de notre démocratie. Nous craignons, hélas! que vous en soyez à ce stade actuel du rêve. Mais au fond, nous comprenons et partageons les inquiétudes et appels à L'espérance de tous tes vœux, de cette espérance qui est un long cheminement, une dynamique qui se construit lentement, progressivement. Ensemble, bien entendu : "Salut, ô terre d'Espérance, pays de l'hospitalité" comme l'hymne national ivoirien, l'un des plus humanistes de la terre nous le rappelle chaque fois que nous le chantons.

Vous comprenez bien notre positionnement par rapport à votre réflexion. Mais la différence, qui nous sépare se situe au niveau de l'homme fort, enfin au sens ivoirien du terme. L'avènement de la démocratie en Côte d'Ivoire procède de celui que nous appelons de tous nos vœux les Ivoiriens à soutenir pour présider à la destinée de notre beau pays : Laurent Gbagbo ! Un homme fort n'est pas, selon nous, dans l'absolu un lion en liberté dans la jungle des humains. Évidemment, vous avez raison dans votre expression. Surtout quand on observe certains hommes, hommes forts s'entend, à leur vécu social et politique, on peut aisément en déduire qu'ils sont des lions en liberté jetés dans la jungle des humains, des prédateurs en quelque sorte. En l'occurrence l'Autre (à droite sur ta photo), Alassane Dramane Ouattara. D'où nous viennent le coup d'Etat et la guerre dans notre pays ?

Bref, il y a une chose essentielle que l'Ivoirien devrait, à notre sens, saisir : éviter le syndrome de l'hospitalité, syndrome qui voudrait que l'Ivoirien soit foncièrement accueillant, charitable au point de vendre son âme au diable, de se laisser commander par des étrangers, de ne plus être chez lui étant chez lui.

De même que les Américains ont attendu des siècles avant d'élire un Noir à la Maison Blanche, les étrangers devraient attendre, lutter, faire preuve d'une réelle intégration avant d'accéder à la magistrature suprême en Côte d'Ivoire. L'exemple de Sarkozy pourrait illustrer également notre propos.

Deuxième point : l'islamisation de la Côte d'Ivoire n'est pas loin si l'on ne prend garde à ce choix décisif. Au regard des résultats provisoires du premier tour, il est aisé de constater que Ouattara n'a de voix que dans le Nord. Analysez davantage la cartographie des suffrages. N'apparaît-il pas représentatif que du Nord ? Imaginondemain qu'il accède au pouvoir, ne serait-il pas tenté d'imposer les mosquées, le voile, la burqa, la charia .? Et ça, tout bon Ivoirien, animiste et chrétien doit le refuser. Poliment, politiquement, démocratiquement. Aux urnes, citoyens !

Nous voudrais conclure notre propos – nous avons beaucoup à dire mais nous nous arrêtons là - en vous rappelant que Laurent Gbagbo, qui a connu les affres de la prison sous Houphouët et Alassanne, n'a pas hésité à promouvoir la liberté d'expression en Côte d'Ivoire. En fait, comme nous le signalions plus haut, la démocratie en Côte d'Ivoire est le fait de Laurent Gbagbo, seul. Il est vrai, elle n'est pas parfaite, le gardien de la Maison Ivoire a commis des erreurs notamment d'appréciation – à noter qu'il a été empêché de gouverner convenablement, de mettre son programme de gouvernement en chantier - mais qu'est-ce qui n'est pas perfectible ? Ainsi donc, le parlementarisme ivoirien aura tout son sens avec Laurent Gbagbo au pouvoir.

Nos parents ont vendu les forêts à l'étranger. Nous, nous ne braderons pas notre pays à l'étranger. Ni au néo-colonialisme ni au pseudo-ivoirien. Du Nord fût-il ! Surtout après tant de souffrances subies... Tant de morts qu'on ne compte plus... Tant de morts qu'on continue de pleurer.


Dieu bénisse la Côte d'Ivoire !

Vive la Côte d'Ivoire !

La Rédaction

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