Par Pascal Bonin
Sources : Le Pays
Pour le Célèbre avocat français Jacques Vergès, dans une interview accordée au journal burkinabé 'Le Pays", l'Occident commet une erreur en appuyant un candidat.
Selon Me Vergès, il aurait fallu attendre 12 ans pour organiser ces élections dans un réel consensus. L'appui apporté à un candidat est une erreur, puisque "ce candidat apparaît comme un candidat de l'étranger".
Quant à la victoire d'Alassane, Me Vergès dit n'en rien savoir, ne connaissant pas la Côte d'Ivoire. "Je ne peux pas, comme les Occidentaux, rester à l’étranger et dire que c’est comme ci ou comme cela", a-t-il ajouté. A la question de l'appréciation de la justice internationale, il n'y va pas avec le dos de la cuillère : "Je préfère parler plutôt d’injustice internationale. Vous savez, les colonialistes ont toujours un masque. Ils ne disent jamais du bien de vous. Ils pillent vos ressources naturelles. Ils ont commis des génocides à l’égard des Indiens d’Amérique, détruit des civilisations comme celle des Aztèques. Au nom de la liberté du commerce, ils ont imposé à la Chine trois guerres d’opium. Au nom de l’esclavage, ils sont venus imposer le travail forcé en Afrique. Aujourd’hui, c’est au nom de la justice qu’ils interviennent. Quelle est cette justice ? J’ai travaillé pour le tribunal de la Yougoslavie et pour celui du Cambodge. Les magistrats appliquent des règles, mais eux n’ont pas de règles. Ils font leurs règles eux-mêmes. Quand un homme riche vous donne de l’argent, ce n’est pas pour rien. Vous vous vendez. Quand vous acceptez l’argent de n’importe qui, vous faites n’importe quoi."
Me Vergès n'est pas tendre avec la justice internationale qu'il accuse du syndrome daltonien : "Le procureur qui est Canadien dit qu’il a le droit d’avoir une opinion. Les magistrats de la Cour internationale sont atteints de ce qu’on appelle un daltonisme au noir. Le dalton ne voit pas certaines couleurs. Ils ne voient que le noir. Si vous allez à la Cour internationale, tous les inculpés sont noirs, pas parce qu’il ne s’est rien passé à Gaza, pas parce qu’il ne s’est rien passé à la prison d’Abugraïb."
Et pour enfoncer le clou, il se demande pourquoi les Africains ne refusent pas la justice internationale et ne prennent pas la résolution de juger eux-mêmes les coupables : "La question que je me pose maintenant est : Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle cela ? Je ne dis pas que tout le monde est innocent, mais si ces gens sont coupables, c’est aux Africains de les juger. Pourquoi l’Afrique accepte-t-elle que ses dirigeants soient jugés par une bande de cosmopolites qui la méprisent. Il y a le cas de Béchir au Soudan. Je pense que les pays africains ont raison de ne pas appliquer le mandat international. L’Afrique n’est plus sous tutelle. Les Américains accepteront-ils qu’un pays africain juge Georges Bush pour sa guerre d’agression contre l’Irak ?"
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