M. Henri Konan Bédié entendez l'appel inaltérable de l'Afrique nouvelle

Par Pascal Bonin

Le ridicule ne tue pas. Le président de la Conférence des présidents du Rhdp, le président Henri Konan Bédié, celui-là même qui s'est allié avec l'ennemi d'hier, Alassane Ouattara qui l'a éjecté du pouvoir en 1999 par un coup d'Etat, depuis l’hôtel du golf, sort de sa réserve, invite le vainqueur du 2e tour de la présidentielle du 28 novembre dernier à se plier aux résultats truqués des urnes. Il demande aux Forces de défense et de sécurité de cesser tout soutien à Laurent Gbagbo et de faire allégeance au président de la République du Golf Hôtel, Alassane Ouattara, puis invite le peuple de Côte d’Ivoire à demeurer mobilisé jusqu’au retour de la paix.

Drôle de leader que HKB ! L'histoire est têtue qu'elle ne gardera rien de l'ex président de la République de Côte d'Ivoire dont le seul mérite est l'enrichissement personnel. Perdu après le décès de papa Houphouët, HKB dans son désir impérieux de redorer le blason suprême a tendu la main au diable en ignorant sans doute que le diable exige de recevoir au centuple quand il donne au dixième.

L'évidence est que l'ex s'est égaré mais persiste dans son orgueil doublé d'un certain masochisme à se croire encore crédible aux yeux du peuple ivoirien et au-delà du peuple africain. Il ne s'aperçoit même pas de l'évolution des mentalités africaines ni de la reconstitution du couple infernal Guillaume Soro/Alassane Ouattara au détriment du PDCI/RDA et de ses alliés. Pauvre HKB, pris dans le tourbillon de l'avidité, il ne sait comment sortir honorablement de ce piège à crabes tendu par Alassane Ouattara et ses commanditaires. Les forces de défense auxquelles il lance également l'appel à faire allégeance au président de la République du Golf ont compris les enjeux qui soustendent cette élection commandée par Nicolas Sarkozy et la France. Leur choix est tel qu'elles ont préféré l'originalité à la copie, l'ambition de la liberté totale à l'agenouillement perpétuel et aux ambitions personnelles soutenues par l'étranger. L'avenir de la Côte d'Ivoire se joue aujourd'hui. Aucun Ivoirien digne de ce nom n'a vraiment le désir de replonger dans les méandres sulfureux et avilissants de la Françafrique à papa et de ses dégâts collatéraux.

Le Président Henri Konan Bédié,
président de la Conférence des présidents du Rhdp
anime une conférence de presse. Photo Abidjan.net

Les Ivoiriens dignes de la Côte d'Ivoire préfèrent un Président capable de défendre leurs intérêts, un président qui ne fuit pas devant le premier coup de canon. Ils préfèrent aussi un homme, panafricain portant dans ses gènes politiques la Renaissance africaine comme ambition majeure. Le soutien massif de panafricains et panafricanistes lors des manifestations tant à Paris à New York qu'ailleurs à La Majorité Présidentielle démontre, contrairement à ce que les ennemis de l'Afrique appellent ne pas entrer dans l'histoire, l'espoir incommensurable mis en Laurent Gbagbo par les Africains, jeunes et vieux. Des Congolais Brazaville et RDC, Camerounais, Tchadiens, Togolais, Béninois, Gabonais, Sénégalais, Burkinabè, Antillais enfin toutes les Afriques sont au rendez-vous de la liberté et de la dignité africaine, avec Laurent Gbagbo pour crier de concert leur ras-le-bol au néo-colonialisme : Stop aux mensonges ! L'Afrique doit décider de son destin toute seule ! La Côte d'Ivoire n'est pas une sous préfecture de la France ! Jacques Chirac, dans une interview, avait pourtant prévenu. Malheureusement, Nicolas Sarkozy n'a rien compris ou plutôt ne veut rien comprendre : "Je donne 48h à Laurent GBAGBO et à sa femme pour quitter le pouvoir".

Alors M. Henri Konan Bédié, les Ivoiriens sont prêts à vous pardonner, ils comprennent parfaitement votre difficulté à entrer dans l'époque, mais entendez cette volonté inaltérable de l'Afrique noire nouvelle à l'indépendance totale si vous n'entendez pas ou feignez d'entendre celui de la Côte d'Ivoire nouvelle. Il n'est pas encore tard !