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« Chaque génération découvre sa mission, elle la trahit ou l'assume »

Frantz Fanon « Les damnés de la terre »

vendredi 4 mars 2011

Sortir du colonialisme : un combat sans fin




C’est un rendez-vous mis en place depuis 6 ans par un collectif unitaire. Lequel regroupe quelques 50 associations. La Semaine anticoloniale est tout à la fois un vaste forum de débats et de rencontres, ainsi que l’organisation d’initiatives plus concrètes, politiques et culturelles, visant à fédérer tous ceux pour qui l’anticolonialisme « n’est pas seulement une commémoration de quelques grands évènements, mais veut exprimer la mémoire vivante des luttes d’aujourd’hui et de demain » .
Cette année, la révolution dans les pays arabes fait de cette semaine un évènement exceptionnel. En effet, cette révolution qui ébranle le Monde arabe de Rabat à Bahrein en passant par Tunis et la place Tahrir du Caire, marque selon certains une « deuxième décolonisation orchestrée par les peuples victimes de dictatures liées aux intérêts du nouvel ordre colonial ». En parallèle, cette semaine se veut aussi une semaine de dénonciation de la politique étrangère telle que menée par le gouvernement Sarkozy.

Pourquoi une semaine contre le colonialisme

La semaine anticoloniale a quelques objectifs dans lesquels se retrouvent tous les mouvements qui y participent librement, en organisant ensemble ou chacun leurs propres évènements. Ainsi, il s’agit pour les organisateurs  :
  • d’organiser des débat partout sur l’histoire de la colonisation et son actualité
  • dénoncer l’impunité des crimes coloniaux d’hier et d’aujourd’hui
  • donner la parole aux victimes de la colonisation et à leurs enfants, d’informer sur les luttes de libération nationales et soutenir les luttes des peuples victimes de la colonisation.
  • dénoncer la recolonisation économique et l’ingérence des multinationales dans la vie politique, économique et sociale des pays où elles développent leurs activités et comprendre les processus de la mondialisation néo-libérale.
  • interpeller les candidats aux élections sur ce qu’ils comptent faire pour en finir avec la fracture coloniale qui entretient les représentations héritées de notre histoire qui favorisent les discriminations accroissant les inégalités,
  • mobiliser les jeunes et la population dans les quartiers, les lycées, les universités autour de la solidarité internationale et de l’égalité des droits
Cette semaine est d’autant plus symbolique qu’elle comporte des dates importantes dans la lutte contre le colonialisme. Les rendez-vous sont le 21 février (journée anticolonialiste et anti-impérialiste), 23 février (date d’’adoption de la très controversée loi sur le rôle positif de la colonisation) ou encore le 26 févier (soit la date de clôture de la conférence internationale de Berlin 1885 organisée au nom de leur prétendue mission civilisatrice et humanitaire des puissances occidentales). Ce samedi 26 est ainsi organisée une marche à Paris, à l’appel notamment du collectif d’associations, contre les violences faites contre le peuple libyen, à 15H place de la République.

La lutte contre le colonialisme : un combat d’actualité

Pour le collectif, qui se déclare « engagé« , il s’agit, après le  «fameux discours de Dakar où le chef d’Etat avait souligné l’absence de l’Africain dans l’Histoire, les tentatives à peine cachées de relégitimisation de l’action coloniale de la France et l’instauration de nouvelles politiques racistes et xénophobes à travers l’Europe », la semaine anticoloniale vise selon le collectif à « redonner un sens et une cohérence à nos luttes en liant l’anticolonialisme à la lutte postcoloniale pour l’égalité des droits ici et maintenant et notamment dans les quartiers populaires ». En effet, comme le démontre la révolution tunisienne, la décolonisation ne semble pas être totalement terminée. Les peuples, en entrant en résistance, sont en train de prouver que le temps des colonies n’est pas totalement clôt dès lors que l’imbrication d’une certaine oligarchie liée à certains Etats forment la trame de ce système de domination des peuples.

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