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Frantz Fanon « Les damnés de la terre »

lundi 10 janvier 2011

RASSEMBLEMENT : Autre regard sur la Côte d'Ivoire

La diaspora ivoirienne, celle consciente du danger que représente l'ingérence étrangère dans la crise postélectorale en Côte d'Ivoire, a pris fait et cause pour la lutte de l'indépendance totale de la Côte d'Ivoire. Cette lutte dépasse maintenant les frontières ivoiriennes pour inclure les Africains et certains Occidentaux épris de paix et de justice. Lille, samedi 08 janvier 2011, a connu sa première manifestation en faveur du Président élu, SEM Laurent Gbagbo. Organisée par le Collectif Afrique de Lille, cette manifestation a réuni plusieurs associations dont le CODESCI et SEMATAWY venues de Paris. Voir notre article (A mon avis).
ALEXIS CUVILLIER du quotidien Nord Eclair était parmi les journalistes qui ont couvert cette manifestation réussie. Nous reproduisons son article publié le dimanche 09 janvier 2011 à 06h00. 
Objectif : dénoncer l'ingérence étrangère dans l'élection ivoirienne.
Hier après midi, à l'appel de membres de la communauté ivoirienne de Lille, un rassemblement a eu lieu place de la République.
Les différentes associations présentes hier accusent les médias nationaux de soutenir trop unanimement la communauté internationale et Ouattara
Le message n'est pas toujours ce qu'il semble être. À l'annonce hier d'un « rassemblement en solidarité avec le peuple de Côte d'Ivoire », on pouvait s'attendre à l'expression d'un nouveau soutien pour Alassane Ouattara. Cet opposant à Laurent Gbagbo avait vu sa victoire reconnue le 2 décembre... avant que le Conseil constitutionnel à Abidjan n'affirme le contraire, confirmant Gbagbo à la présidence. L'ensemble de la communauté internationale a pris fait et cause pour Ouattara. Mais pour Honorine Goula, du collectif Afrique, organisateur de l'événement lillois, il s'agit d'une ingérence : « Alors que nous fêtons le cinquantième anniversaire de notre indépendance, ne sommes-nous pas en mesure d'élire un président ? La tutelle de la France est inexplicable. » Pour Guillaume Oulai, autre membre du collectif, pas question de remettre en cause les erreurs qui ont entaché le scrutin : « L'élection a été laborieuse, mais nous avons élu notre président. » Vice-président de l'université du Littoral à Dunkerque, Faustin Aïssi partage ce point de vue : « À partir du moment où le Conseil constitutionnel prend une décision, on la respecte. On a dit qu'il était proche de Gbagbo : et en France, l'actuel Conseil n'est-il pas proche lui aussi du président Sarkozy dans sa composition ? » Cet universitaire n'est pas originaire de Côte d'Ivoire, mais du Bénin. Comme lui, beaucoup des manifestants n'avaient pas de lien direct avec le pays. Des Lillois originaires du Cameroun, du Congo ou encore du Maroc étaient venus pour défendre l'indépendance du continent africain. Aujourd'hui, ils le jugent encore trop soumis à l'ex-puissance coloniale française. Mireille Gabrelle est Française, sans attache particulière en Afrique. Si elle est présente aujourd'hui, c'est pour le respect de la souveraineté ivoirienne. Cette enseignante s'étonne des différences de traitement réservées aux chefs d'États africains : « Quand on pense que la France s'insurge contre Gbagbo, alors qu'elle se tait quand le tunisien Ben Ali ou l'égyptien Moubarak sont plébiscités, on se dit qu'il y a un problème... » Si le collectif lillois ne mettra pas tout le monde d'accord sur ses constats, il appelle, comme la communauté internationale, au maintien de la paix civile en Côte d'Ivoire. 

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